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Votre animal vous parle, comprenez-vous ce qu’il vous dit?

3 juin 2021

Avez-vous déjà essayé de demander des commandes à votre animal ou lui avez fait des reproches sans que vous ayez l’impression qu’il comprenne? C’est le fondement même de la communication. Si les deux interlocuteurs ne parlent pas le même langage, ils doivent trouver une façon de se comprendre. La communication, peu importe sa forme, est la seule façon de développer une relation saine et de comprendre le comportement de l’autre. 

Ti-Loup et Fluffy ne peuvent pas utiliser la parole pour entrer en communication avec nous. Il ne s’agit pas ici d’éducation mais de comprendre la base de leur comportement. Cependant, l’éducation est primordiale car elle nous permet d’entrer en relation avec eux de façon plus efficace pour nous permettre de mieux nous faire comprendre et de nous faire écouter. 

Leur langage corporel est la clé de la communication.

Le langage corporel d’un chien ou d’un chat est souvent instinctif et se produit naturellement. Cette forme de communication peut être utilisée entre les chiens ou les chats, lors d’interactions entre eux et les humains, ou entre d’autres animaux. 



Savoir ce que votre animal essaie de vous dire peut vous aider à mieux comprendre ses besoins et à le maintenir à l’aise dans n’importe quelle situation. De plus, certains comportements comme la jalousie, la tromperie, la vengeance, sont tous associés à tort aux animaux. Il s’agit d’anthropomorphisme. Les animaux, pour la plupart, ont un développement mental comme celui d’un enfant de 2 ans. Pour ceux qui ont des enfants, rappelez-vous cette époque:

  • Mémoire à court terme;
  • Peu ou pas d’anticipation sur le futur;
  • On répète tout le temps les consignes;
  • Ils vivent dans le moment présent;
  • Ne comprennent pas bien les mots que nous utilisons lors des consignes;
  • Incompréhension entre une action du passé et sa conséquence si celle-ci n’est pas immédiate. Ex: Si je mange une roche, je vais aller à l’hôpital.

En partant de ce principe, on peut mieux comprendre le comportement de nos animaux et être plus indulgent envers eux. Vous êtes donc la personne qui devrait s’adapter dans cette relation et non l’inverse. On ne demande pas à nos jeunes enfants de comprendre des notions comme le ferait un adulte et c’est la même chose avec Ti-Loup et Fluffy. S’il essaie de communiquer avec vous et que vous ne comprenez pas son langage, vous augmentez son anxiété et la communication sera encore plus difficile.

Le stress nuit au développement et à l’apprentissage.

 L’anxiété est un des problèmes le plus fréquemment rencontré chez les animaux et la cause numéro 1 d’abandon.


Faites l’exercice avec un membre de votre famille. Utiliser une langue étrangère, inventée s’il le faut, et demandez-lui quelque chose de précis. Vous allez voir, le stress augmente si la personne ne comprend pas. Le but n’étant pas de créer un conflit, restez calme, vous avez la chance que ce ne soit seulement qu’un exercice!

Une bonne compréhension du langage corporel permet parfois de prévenir des problèmes de santé. Comme par exemple, Ti-Loup est maintenant âgé et est devenu malpropre. Pourtant, il sait qu’il doit faire ses besoins dehors. Cette situation crée souvent de la frustration et de la colère aux parents d’animaux et de l’anxiété chez Ti-Loup car il ne comprend pas pourquoi il se fait chicaner. Ti-Loup vient de vous parler…qu’est-ce qu’il vous dit? Il vient de vous dire qu’il a mal aux pattes, ses articulations lui font mal et qu’il a de la difficulté à descendre les marches pour aller dehors. Se mettre en position lui fait mal également.

Ti-Loup a besoin d’aide et non de se faire gronder.

Imaginez que vous êtes vieux et que vous avez de la difficulté à vous retenir ou à vous asseoir sur les toilettes. En tant qu’humain, nous avons la chance d’adapter notre environnement en fonction de nos besoins comme de placer un banc dans la douche ou de mettre une barre d’appui à côté des toilettes. Ti-Loup n’a pas cette chance, mais il vous a, vous.

Un deuxième exemple est le halètement. “Docteur ! Ti-Loup semble avoir un problème respiratoire”. Il halète très souvent. Le bon réflexe est de référer à son équipe vétérinaire, qui constate, après avoir discuté avec le parent de l’animal, qu’il n’y a pas d’anomalie à l’auscultation, que la température ambiante où vit Ti-Loup est autour de 20-22 degré celsius et que Ti-Loup joue, mange, boit et fait ses besoins normalement. Le halètement peut être vu dans de nombreuses situations : il fait chaud et Ti-Loup Doit réduire sa température corporelle, il a soif, il ne respire pas bien et dans de très nombreuses situations, il est stressé ou a peur. Donc si Ti-Loup va chez votre vétérinaire et qu’il halète seulement lors de son examen, il n’a probablement pas soif mais ne se sent pas à l’aise. Le but de l’équipe médicale et le votre est de comprendre ce qu’il nous dit et d’agir en conséquence.

Un troisième exemple, vous êtes parti en vacances quelques jours (comme vous voyez je parle au futur) et un voisin est venu nourrir Fluffy et vider la litière durant votre absence. Quelques jours après votre retour, vous trouvez de l’urine sur votre lit. Fluffy se fait gronder car vous vous dites qu’elle n’a pas apprécié que vous soyez parti et qu’elle se venge donc pour votre absence des derniers jours. Vous trouvez cela tout de même bizarre car ceci arrive à plusieurs occasions. Vous décidez donc de consulter. Après un examen et des analyses, vous constatez que Fluffy souffre de cystite interstitielle (il s’agit d’une maladie inflammatoire de la vessie, mais sans infection). Votre équipe médicale vous dit que plusieurs critères mènent à cette maladie, dont le stress. Il est souvent l’événement déclencheur pour un chat prédisposé. Fluffy était donc probablement prédisposé à cette maladie urinaire très fréquente chez les chats et votre départ à seulement augmenté son stress à un niveau trop élevé. Vous traitez Fluffy pour sa vessie mais aussi pour réduire son anxiété. Elle est maintenant plus heureuse et vous remercie d’avoir pris soin d’elle.
 

Encore un tout dernier exemple, le toilettage…que dire des pédicures, bain, séchoir à cheveux et nettoyage des oreilles. La plupart des chiens et des chats n’apprécient pas vraiment ce type de soin. Ti-Loup va pour la première fois au salon de toilettage, il est tout petit et il a seulement 10 semaines. Vous désirez une belle coupe et un bon bain pour le week-end. À votre retour, la toiletteuse vous dit que Ti-Loup a pleuré lors du bain et a peur du séchoir. Il a essayé de mordiller les mains ou de se sauver lors de la coupe de griffes et il n’a pas eu la coupe que vous désiriez. Vous êtes vraiment déçue. Encore là, Ti-Loup nous parle et nous devons écouter et comprendre ce qu’il a à nous dire. Ces manipulations le rendent anxieux et nous devons lui donner le temps d’apprivoiser ce type de manipulation. L’initiation au toilettage est une étape importante pour la plupart des chiots. C’est une adaptation pour des soins futurs, qui lui permettra d’avoir la coupe tant voulue, tout en appréciant son expérience.


Vous voyez, nos animaux nous parlent. Notre devoir en tant que parents d’animaux est d’essayer de les comprendre et de prendre le temps, d’aller à leur rythme. Ceci vous permettra d’avoir une relation plus harmonieuse et de limiter  les confrontations. Soyez plus empathique avec eux et ayez des attentes réalistes.

N’oubliez pas, votre Ti-Loup et Fluffy ne comprennent pas les choses de la même façon que nous et c’est à nous de s’adapter afin de mieux répondre à leurs besoins pour réduire leur stress et le nôtre.


Oui, c’est possible de vivre une relation harmonieuse et heureuse avec eux. Après tout, on les aime tellement! Si vous avez besoin d’aide pour mieux comprendre le comportement de votre animal, consultez votre équipe médicale. 

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